Le 16 octobre 2020 le professeur d’Histoire-géographie Samuel Paty puis le 13 octobre 2023, le professeur de français Dominique Bernard étaient assassinés, victimes du terrorisme islamiste.
Nous, élèves du collège Ferdinand-Bac tenons à leur rendre hommage.
Ces deux professeurs ont été assassinés parce qu’ils étaient professeurs. Ils ont été ciblés parce qu’ils avaient choisi de faire de la transmission des savoirs et de la culture un métier – comme des dizaines de milliers de professeurs partout en France. Ils sont morts dans l’exercice de leur métier en portant les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.
Ils méritent notre considération, le respect et la gratitude de L’École dont la mission est de former des citoyens libres, égaux et fraternels.
Pour clore ce moment, où ensemble, nous nous souvenons de Samuel PATY et Dominique BERNARD, nous
souhaitons leur dédier cet extrait de poème de Victor Hugo :
» Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne.
Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l’école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d’une croix.
C’est dans cette ombre-là qu’ils ont trouvé le crime.
L’ignorance est la nuit qui commence l’abîme.
Où rampe la raison, l’honnêteté périt.
Dieu, le premier auteur de tout ce qu’on écrit,
A mis, sur cette terre où les hommes sont ivres,
Les ailes des esprits dans les pages des livres.
Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut
Planer là-haut où l’âme en liberté se meut.
L’école est sanctuaire autant que la chapelle.
L’alphabet que l’enfant avec son doigt épelle
Contient sous chaque lettre une vertu ; le cœur
S’éclaire doucement à cette humble lueur.
Donc au petit enfant donnez le petit livre.
Marchez, la lampe en main, pour qu’il puisse vous suivre.
La nuit produit l’erreur et l’erreur l’attentat.
Faute d’enseignement, on jette dans l’état
Des hommes animaux, têtes inachevées,
Tristes instincts qui vont les prunelles crevées,
Aveugles effrayants, au regard sépulcral,
Qui marchent à tâtons dans le monde moral.
Allumons les esprits, c’est notre loi première,
Et du suif le plus vil faisons une lumière.
L’intelligence veut être ouverte ici-bas ;
Le germe a droit d’éclore ; et qui ne pense pas
Ne vit pas. Ces voleurs avaient le droit de vivre.
Songeons-y bien, l’école en or change le cuivre,
Tandis que l’ignorance en plomb transforme l’or. «
« Écrit après la visite d’un bagne », Jersey – 27 février 1853
Hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard en présence des délégués de chaque classe autour de l’arbre de la laïcité. Une minute de silence est observée, suivie de la lecture par des élèves d’un extrait d’un poème de Victor Hugo.